En mai 2024, le cuivre a franchi la barre symbolique des 10 000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange. Ce niveau, inédit depuis plus d’une décennie, n’est pas le fruit du hasard mais la conséquence d’une demande industrielle effervescente et de tensions persistantes sur l’offre mondiale. Les difficultés d’extraction dans plusieurs pays producteurs n’ont fait qu’exacerber cette poussée spectaculaire.
Chaque jour, le marché donne le ton : des variations qui dépassent parfois les 2 %, portées par des vagues de spéculation et l’impact immédiat des annonces géopolitiques. Entre 2020 et 2024, le prix du kilo de cuivre a quasiment doublé. Résultat : les stratégies d’approvisionnement de nombreux secteurs industriels ont été complètement chamboulées.
Le cuivre : un métal clé pour l’industrie mondiale
Dans l’univers des métaux, le cuivre s’impose comme une pièce maîtresse. Sa conductivité le rend indispensable, que ce soit pour transporter l’électricité, construire des bâtiments ou assembler des véhicules et des circuits électroniques. Impossible d’ignorer son empreinte : chaque secteur qui compte en matière d’innovation ou de transition énergétique dépend, de près ou de loin, de sa transformation.
Pour donner une idée de l’ampleur du phénomène, les échanges quotidiens sur le London Metal Exchange se chiffrent en dizaines de milliers de tonnes. Investisseurs et industriels se livrent une compétition acharnée, ajustant leurs positions à la moindre fluctuation. La volatilité récente du marché n’a fait que renforcer l’intérêt pour le cuivre face à d’autres matières premières comme l’aluminium ou l’acier.
La production, elle, reste concentrée entre les mains de quelques géants miniers. Chili, Pérou, République démocratique du Congo : ces pays dominent la scène. À chaque événement politique ou incident technique, le marché réagit, les prix s’ajustent et les chaînes d’approvisionnement s’adaptent en urgence. C’est un écosystème tendu, où l’anticipation et la réactivité font la différence.
Cette dynamique, faite de records et d’arbitrages permanents, fait du cuivre un véritable thermomètre de la santé industrielle mondiale. Les investisseurs institutionnels ne lâchent rien : ici, chaque point de marge compte, et la capacité à lire le marché devient une question de survie.
Quel est le prix actuel de 1 kg de cuivre sur le marché international ?
À l’échelle internationale, c’est sur le London Metal Exchange que le tarif du cuivre se décide chaque jour. À la mi-2024, la tonne s’affiche entre 9 500 et 10 000 dollars. En ramenant à l’unité, cela donne un prix du kilo de cuivre compris entre 9,50 et 10 dollars, soit autour de 8,80 à 9,20 euros en fonction du taux de change du moment.
Ces chiffres ne tiennent jamais longtemps en place. Un regain de commandes en Asie, une annonce de baisse de production au Chili, et la courbe bouge. Les professionnels du secteur scrutent la moindre statistique, anticipent chaque prévision, réagissent à chaque incident logistique.
L’activité fébrile des investisseurs amplifie ces mouvements. Sur le London Metal Exchange, les volumes échangés atteignent des sommets : la moindre rumeur suffit à déclencher une hausse brutale ou une chute rapide. Le prix du cuivre devient alors le miroir d’un marché sous pression, où chaque décision des banques centrales ou tension diplomatique peut tout changer.
Voici les repères à garder en tête pour comprendre la réalité du marché :
- Cours de référence : 9 500 à 10 000 dollars la tonne
- Prix de 1 kg de cuivre : 9,50 à 10 dollars
- Cotation : London Metal Exchange (LME)
Évolution des cours du cuivre : tendances récentes et variations historiques
Le marché du cuivre ne tient pas en place. En douze mois, le métal rouge a enchaîné les ascensions et les corrections. En mai 2021, le cuivre flirtait avec un sommet à plus de 10 700 dollars la tonne, selon Reuters. Depuis, les phases de hausse ont alterné avec des reculs, la faute aux inquiétudes sur l’offre et aux ajustements des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine.
Sur ce terrain miné, la moindre rumeur sur une interruption de production au Chili ou au Pérou provoque une flambée des spéculations. Il n’est pas rare de voir le prix du cuivre évoluer de plus de 2 % en une seule séance. Les analystes épluchent rapports d’inventaires et annonces d’investissements sur de nouveaux sites miniers : l’équilibre du marché tient à peu de chose, et la volatilité ne faiblit pas.
Sur plusieurs années, les cycles se dessinent : les années 2000 ont vu le cuivre s’envoler avec la montée en puissance de la Chine, puis ralentir. Depuis 2020, la transition énergétique et les plans de relance industrielle relancent la demande, mais la nervosité demeure. Aujourd’hui, le marché vit au rythme des annonces américaines, de la croissance chinoise et des signaux envoyés par les grands producteurs.
Facteurs majeurs et perspectives d’avenir pour le marché du cuivre
Les pressions qui pèsent sur le cuivre ne cessent de s’accumuler. La plus petite secousse dans l’extraction sud-américaine, Chili en tête, agit comme un révélateur. De l’autre côté, la demande explose, portée par la transition énergétique. Véhicules électriques, bornes de recharge, panneaux solaires, éoliennes : tout réclame toujours plus de cuivre, avec des volumes qui donnent le vertige.
Côté production, la tension monte. Les gisements les plus accessibles s’épuisent, et les acteurs du secteur scrutent la rentabilité des nouveaux projets. Le contexte financier n’arrange rien : un relèvement soudain des taux d’intérêt par la Fed, et tout le paysage se redessine. Les investisseurs ajustent leurs stratégies, multiplient les prises de bénéfices et accentuent la volatilité du marché.
Pour clarifier les enjeux à venir, voici deux points saillants :
- Le marché table sur une progression à moyen terme mais reste suspendu à la santé de l’économie chinoise.
- Les analyses de BNP Paribas pointent une pression persistante sur l’offre, tout en rappelant que des ajustements rapides restent possibles selon l’évolution de la demande.
La France et l’Europe cherchent à rapatrier certaines chaînes de valeur, mais la dépendance envers les grands producteurs demeure forte. Les groupes industriels français surveillent attentivement chaque variation du marché, car la moindre fluctuation du prix du cuivre se répercute sur toute la chaîne de production. Pour ces acteurs, chaque nouvelle donne sur le marché mondial se traduit par des arbitrages à opérer, parfois dans l’urgence.
D’un sommet à l’autre, le cuivre impose son tempo. Les stratégies changent, les équilibres se déplacent, mais une certitude demeure : le prix du kilo de cuivre continuera de dicter sa loi bien au-delà des salles de marché.


