Impôts de la SAS : Quels impôts une société par actions simplifiée doit-elle payer ?

1,4 million de SAS actives en France : aucun autre statut n’a connu pareille ascension en vingt ans. Derrière cette dynamique, une question pèse sur chaque dirigeant : comment s’acquitter, sans faux pas ni excès, des impôts et taxes qui jalonnent la vie d’une société par actions simplifiée ? Les règles bougent, les taux évoluent, et les régimes fiscaux se déclinent à la carte.

En 2025, le paysage fiscal des SAS se recompose sur plusieurs fronts : taux d’imposition, crédits d’impôt, dispositifs d’exonération, mais aussi obligations déclaratives qui s’imposent à tous, quel que soit le choix du régime. À côté de l’impôt principal, une série de taxes et de prélèvements, parfois ignorés des nouveaux dirigeants, continuent de s’appliquer et pèsent sur la gestion quotidienne.

Panorama des impôts auxquels une SAS doit faire face en 2025

Par défaut, une SAS tombe sous le régime de l’impôt sur les sociétés (IS). Le taux standard : 25 %. Pour les petites structures qui cochent toutes les cases (chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros, capital détenu à 75 % minimum par des personnes physiques, etc.), un taux réduit de 15 % s’applique sur les premiers 42 500 euros de bénéfices.

Il reste possible, sous conditions, d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pour une durée de cinq exercices au maximum. Cette option vise les SAS de moins de 50 salariés, affichant un chiffre d’affaires ou un total de bilan inférieur à 10 millions d’euros, et dont l’actionnariat est majoritairement composé de personnes physiques non cotées. Ce choix bouleverse la gestion fiscale : les bénéfices sont alors directement imposés entre les mains des associés, modifiant l’équilibre patrimonial et la stratégie de distribution.

Au-delà de l’IS et de l’IR, trois autres postes fiscaux jalonnent la route : la CFE (cotisation foncière des entreprises), la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) et la TVA (taxe sur la valeur ajoutée). La CFE s’applique dès 5 000 euros de chiffre d’affaires. La CVAE ne concerne que les sociétés dont le chiffre d’affaires dépasse 500 000 euros. Quant à la TVA, le régime dépend du volume d’activité : franchise en base pour les plus petites, réel simplifié ou réel normal dès que les seuils sont franchis.

Voici les seuils et caractéristiques clés de ces taxes qui accompagnent la vie d’une SAS :

  • CFE : dès 5 000 € de chiffre d’affaires annuel
  • CVAE : à partir de 500 000 € de chiffre d’affaires
  • TVA : choix du régime selon le niveau d’activité

Au fil du développement, le régime d’imposition et l’intensité des obligations déclaratives évoluent. Chaque palier franchi implique de repenser la stratégie fiscale, de surveiller les échéances et d’ajuster la gestion entre déclaration et paiement des différents impôts.

Quels régimes fiscaux s’appliquent à la SAS : impôt sur les sociétés ou impôt sur le revenu ?

Deux régimes dominent la fiscalité de la SAS : l’impôt sur les sociétés (IS) et, dans des cas bien précis, l’impôt sur le revenu (IR). Par principe, c’est l’IS qui s’impose. Le taux général reste fixé à 25 %. Pour les SAS de taille modeste (chiffre d’affaires sous les 10 millions d’euros et capital détenu à 75 % par des personnes physiques), la première tranche de 42 500 € de bénéfices est taxée à 15 %. Cette faveur fiscale reste hors de portée des grands groupes ou des filiales de sociétés cotées.

Le régime fiscal n’est pas figé une fois pour toutes. Une fenêtre de tir permet, à la création ou lors d’un changement, d’opter pour l’IR. Cette option, strictement limitée à cinq exercices, s’adresse aux jeunes SAS cumulant moins de 50 salariés, un chiffre d’affaires ou un total de bilan inférieur à 10 millions d’euros, une absence de cotation et un actionnariat majoritairement composé de personnes physiques. Cette souplesse cible généralement des entreprises familiales ou des projets entrepreneuriaux en phase de lancement.

Avec l’IR, les bénéfices de la société sont reportés sur la déclaration de chaque associé, puis taxés selon leur tranche marginale. L’enjeu : cette option modifie la fiscalité de tous les foyers concernés, avec des effets réels sur l’imposition globale, surtout lors des premières années d’activité ou en cas de déficit.

Régime Taux Durée Conditions
IS 25 % (15 % sous conditions, jusqu’à 42 500 €) Illimitée Par défaut
IR Barème progressif du foyer 5 exercices max

  • Moins de 50 salariés
  • CA ou total de bilan < 10 M€
  • Non cotée
  • Actionnariat majoritairement personnes physiques

Choisir entre IS et IR : avantages, limites et conséquences concrètes pour votre SAS

Le choix du régime fiscal engage la SAS sur plusieurs années et oriente la gestion des bénéfices. Opter pour l’IS, c’est garantir un taux fixe de 25 % (ou 15 % sur la première tranche pour les sociétés éligibles). Cette stabilité convient à ceux qui veulent privilégier la croissance, lisser la charge fiscale ou protéger un patrimoine personnel déjà imposé à un taux élevé. Les bénéfices laissés en société ne subissent pas d’imposition supplémentaire tant qu’ils ne sont pas distribués ; en revanche, les dividendes servent ensuite d’assiette à la flat tax (PFU) de 30 %, ou au barème progressif sur option, avec un abattement de 40 %.

L’impôt sur le revenu, pour sa part, permet de faire porter la fiscalité directement sur les associés : en phase de démarrage, si la société réalise peu de bénéfices ou essuie des pertes, l’imposition peut être allégée pour l’ensemble du foyer. Cet avantage ne dure que cinq années et peut, à terme, entraîner une taxation supérieure en cas de forte progression des résultats, en faisant franchir des seuils de tranche marginale aux associés. Les dividendes ne sont pas traités à part, tout est intégré dans la même assiette fiscale.

La question de la rémunération du président de SAS mérite un focus. Qu’il s’agisse de l’IS ou de l’IR, elle relève de la catégorie traitements et salaires, soumise au régime général de sécurité sociale. Oubliez les montages imaginatifs : aucune réduction spécifique n’est prévue. Cette uniformité protège des mauvaises surprises lors du paiement des cotisations, mais limite les marges d’optimisation sociale.

Choisir son régime, c’est arbitrer à la lumière de la stratégie de rémunération, du projet de distribution de dividendes, des perspectives de développement et du profil fiscal des actionnaires. Ces paramètres s’étudient au cas par cas, avec l’appui d’un professionnel, car une décision hâtive peut peser lourd sur le long terme.

Groupe de professionnels discutant de documents fiscaux en réunion

Obligations fiscales spécifiques à la SAS : ce qu’il faut anticiper pour rester en règle

Au-delà de la taxation des bénéfices, la SAS doit composer avec une série d’obligations fiscales récurrentes et parfois techniques. Le respect des calendriers de déclaration et de paiement se révèle décisif : un oubli, un retard, et la sanction tombe sans appel.

Voici les principaux impôts et taxes à surveiller, avec leurs modalités concrètes :

  • TVA : Trois régimes existent. La franchise en base exonère de collecte et de déclaration sous certains seuils (chiffre d’affaires inférieur à 91 900 € pour les ventes de biens, 36 800 € pour les prestations de services). Dès que ces plafonds sont dépassés, la SAS passe au réel simplifié ou au réel normal. Le réel simplifié impose une déclaration annuelle accompagnée de deux acomptes semestriels, tandis que le réel normal requiert une déclaration mensuelle ou trimestrielle. Chaque passage de seuil doit être anticipé pour éviter les pénalités.
  • CFE : Cette taxe est due dès que le chiffre d’affaires franchit les 5 000 €. Son montant dépend de la commune d’implantation et de la valeur locative des locaux occupés. Une déclaration initiale s’impose lors de la création de la société, puis le paiement intervient chaque année en décembre.
  • CVAE : Elle concerne uniquement les sociétés dont le chiffre d’affaires excède 500 000 €. La déclaration 1330-CVAE doit être adressée au printemps. En cas de cotisation supérieure à 1 500 €, le paiement s’effectue en plusieurs fractions.

La palette des dispositifs incitatifs s’élargit pour ceux qui savent les activer. Les crédits d’impôt (CIR pour la recherche, CII pour l’innovation, CIF pour la famille) s’appliquent selon l’activité. Certaines localisations géographiques permettent de bénéficier d’exonérations temporaires de CFE ou d’IS. Le statut de jeune entreprise innovante (JEI) ou universitaire (JEU) ouvre droit à des allègements fiscaux sur plusieurs années.

Enfin, la déclaration des résultats doit être transmise chaque année au service des impôts des entreprises (SIE) dans les délais impartis. La date de clôture de l’exercice marque le point de départ du compte à rebours. Pour éviter les erreurs, s’entourer d’un expert-comptable averti se révèle souvent salutaire, notamment lors de franchissement de seuils ou d’évolutions d’activité.

Gérer la fiscalité d’une SAS, c’est accepter une complexité mouvante, mais aussi saisir les opportunités qu’elle offre. Les règles bougent, les seuils tombent ou grimpent, et chaque dirigeant doit composer avec cette partition, sous peine de voir la note s’alourdir sans crier gare.

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